Qu'ils soient d'Afrique ou d'Amérique du Sud, les poissons annuels ont plusieurs points communs : leur cycle vital est très court, leurs oeufs résistent à l'assèchement des pièces d'eau qu'ils fréquentent.
Mare près de Pirapora totalement sèche. Quand il y a de l'eau, on peut trouver Simp. nielseni. La partie dénudée au milieu est un terrain de foot.
Généralement les ASA sont très prolifiques.
Lorsque les alevins sont convenablement nourris, à deux mois, ils sont capables de se reproduire.
Au moment de la ponte de nombreuses espèces s'enfouissent totalement dans le fond des marigots, d'autres effleurent le fond.
La ponte :
La méthode la plus classique, c'est de placer un mâle et deux femelles dans un aquarium de 10 à 15 litres.
Mes bacs sont abondamment plantés mais avec un sol nu, ni gravier ni terreau. Quelque soit la nature du sol, les annuels y déposeront des oeufs.
Avec un sol nu il est possible de faire pousser une végétation abondante :
Microsorum sur des racines ou sur des roches.
Mousse de java
Plantes de surface, Salvinia, Azola etc.
Les pondoirs
Le support encore le plus utilisé, c'est de la tourbe bouillie et abondamment rincée. J'ai abandonné cette matière depuis 2006.
J'utilise de la fibre de coco broyée, elle est moins coûteuse, elle est plus facile à préparer, elle est plus dense donc elle sort moins facilement des boites. De plus c'est une matière renouvelable, ce qui n'est pas le cas de la tourbe.
Pour la préparer je trempe la brique dans un seau d’eau, elle y reste parfois plusieurs mois, avant de l’utiliser je la rince abondamment.
Je fais pondre mes poissons dans des boîtes plastique.
Pour les poissons qui s'enfouissent totalement dans le sol comme Hypsolebias. auratus,
j'utilise des boites fermées par un couvercle, percées d’un trou rond de 2 à 3 cm de diamètre. Le fond de la boîte est garni d’une couche de fibre de coco détrempée et abondamment rincée, épaisse de 3 à 4 cm.
Pour ces pondoirs j'utilse aussi de plus en plus souvent les mops de fond, voir les photos et l'article suivant.
gallets de silice pour lester la boite Fibres de coco sur le fond Le pondoir est prêt
Pour les poissons qui ne pénétrent pas dans le sol, comme Simp. 
parallelus,
j'utilise des boites ouvertes.
La tourbe est retirée tous les mois, puis essorée et stockée dans de petites boîtes plastiques ou dans des sacs habituellement utilisées pour la congélation des aliments.
Des éleveurs compétents prétendent qu'il faut relever les pondoirs tout les 15 jours, parce que les oeufs seraient détruits dans une boite trop vieille. Je n'ai jamais vérifié ça ! Il m'arrive parfois de laisser mes pondoirs plusieurs mois en place sans inconvénients pour les oeufs.
L'incubation :
On a déjà vu que le substrat de ponte est la tourbe bouillie et rincée ou la fibre de coco broyée.
Trois autres éléments sont déterminants pour un bon développement des oeufs : la durée d'incubation, l'humidité du support et la température.
La littérature spécialisée abonde de données sur le temps d'incubation de chaque espèce. Généralement les éleveurs qui distribuent des oeufs fournissent aussi des informations sur la durée d'incubation. Toutes cela est intéressant, mais il ne faut pas prendre ces données au pied de la lettre.
L'humidité de la tourbe et la température, influent beaucoup sur le temps, d'incubation.
Pour déterminer le moment ou il faut mouiller la tourbe, l'indication la plus fiable est obtenue en observant le développement des oeufs avec une loupe. Le bon moment est arrivé lorsque l'on peut voir l'œil (bien développé) de l'alevin dans l'œuf.
Cela peut paraître un peu compliqué, en fait c'est très facile car de nombreux embryons arrivés à terme peuvent attendre plusieurs mois avant la mise en eau.
Le plus souvent pour l'humidité de la tourbe il est recommandé de lui conserver celle du tabac à pipe.
La température d'incubation la plus courante est de 24°C. Une température d'incubation plus haute raccourcie le temps d'incubation.
J'ai constaté que de la tourbe complètement desséchée ne tue pas les embryons de magnificus; pour ce poisson, de la tourbe humide et une incubation à 30° C, raccourcit notablement le temps d'incubation.
L'éclosion : C'est un moment magique. Après la mise en eau de la tourbe les naissances peuvent arriver très vite, cela va de moins d'une heure, à 48 heures, selon les espèces et les conditions.
J'ai remarqué que les oeufs même matures n'éclosent pas lorsqu'ils sont mouillés sans la tourbe, ou lorsqu'ils sont mouillés dans un grand volume d'eau, par rapport au volume de tourbe.
Pour 3 ou 4 cuillères à soupe de tourbe j'utilise environ 20 cl d'eau.
Lorsque la tourbe est bien mouillée elle doit reposer au fond du bac d'éclosion sur 1 ou 2 cm, la hauteur d'eau, au dessus de la tourbe, ne doit pas dépasser 3 cm.
Il faut penser que dans leur milieu les annuels naissent au moment, ou juste après de fortes pluies. L'eau qui les baignent est un peu fraîche, elle est aussi saturée en oxygène. Il est bon de reproduire au mieux ces conditions pour les alevins. La température préconisée pour l'eau de mouillage est toujours inférieur de 5 ou 6° C à la température de maintenance.
Il est fréquent que des poissons juste éclos aient des difficultés à nager normalement, ils rampent. Il est possible de les récupérer en utilisant des pastilles d'oxyltten, souvent j'ai de bons résultats en ajoutant de petites quantités d'eau fraîche 16° C, abondamment brassée.
Dans la nature, il est facile d'imaginer que les mares qui se remplissent d'eau, explosent de vie en quelques heures: bactéries, paramécies, micros crustacés, larves d'insectes, etc. Les alevins baignent dans la nourriture. Il faut leur offrire des conditions identiques dans nos bacs. La plupart des alevins annuels consomment des artemias dès le premier jour, c'est suffisant pour les faire grandir. Je préfère varier les menus, je distribue des paramécies, de petites daphnies, en été j'y ajoute des larves de culex nouvellement écloses. D'une façon générale je m'arrange pour que les alevins disposent de nourriture en permanence.
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